Préambule
Ce chemin de vie des laïcs assomptionnistes est un itinéraire proposé à
ceux qui veulent vivre, comme laïcs, leur grâce baptismale dans le charisme de
l’Assomption et la spiritualité du P. Emmanuel d’Alzon, fondateur de la
congrégation.
D’horizons variés, de milieux divers, les laïcs
assomptionnistes, sont des chrétiens qui veulent vivre au cœur de l’Église
notre engagement baptismal et cheminer vers la sainteté. Ils aiment monde où ils
vivent, ils le regardent avec confiance, s’efforçant de le considérer comme
Dieu le considère, lui qui « a tant aimé le monde qu’il lui a
donné son fils unique » (Jn 3,16).
Notre conviction de foi est qu’enracinés dans un même baptême, laïcs et
religieux vivent deux vocations uniques et complémentaires. Convaincus que le
charisme de l’Assomption est un don de Dieu fait à l’Église, porté aussi bien
par les religieux que les laïcs, nous cherchons Dieu à travers les visages du
Christ pour témoigner du Royaume (cf. Exhortation apostolique Vita consecrata, n° 54
à 56).
Introduction : une fraternité en forme d’alliance
L’alliance, cette marche commune entre laïcs et religieux, n’est pas un
contrat. Dans une alliance, il y a de l’excès et cet excès est de l’ordre de
l’amour. L’alliance est un lien établi au risque de l’histoire. Elle est
l’engagement de Dieu à l’égard de son peuple. L’alliance suppose un amour que
seul le Christ peut nous donner : « Aimez-vous les uns les
autres comme je vous ai aimés » (Jean 13,34).
L’alliance nous met en relation les uns avec les autres. Elle exige un
véritable partenariat et une confiance réciproque. Elle exclut toute
domination, tout paternalisme. Elle accepte de recevoir et de se former au
contact de l’autre (cf. P. Vincent Leclercq, Passer du
contrat à l’alliance, Valpré, 20 novembre 2004).
Laïcs assomptionnistes, à la suite du Christ, nous choisissons de
mettre nos pas dans ceux du P. Emmanuel d’Alzon, notre guide sur le chemin de
l’Évangile. Un fondateur, c’est un premier de cordée. Il partage avec d’autres
son expérience spirituelle et leur balise le chemin qu’il a lui-même suivi. « Le
charisme du fondateur ne peut être possédé mais plutôt partagé, co-porté,
garanti, pérennisé, adapté aux besoins actuels, transmis, approfondi,
vécu » (Actes du rassemblement religieux-laïcs, Les
familles spirituelles : un nouveau visage d’Église ? Vous serez mes
témoins, CSM/CSMF, p. 82).
Ce charisme se définit par « une certaine manière d’être
au monde et une pédagogie spirituelle, le point commun sur lequel religieux et
laïcs se rejoignent, une source évangélique, le chemin évangélique d’un
fondateur, un visage particulier du Christ à contempler et incarner » (Actes
du rassemblement religieux-laïcs, Les familles spirituelles : un
nouveau visage d’Église ? Vous serez mes témoins, CSM/CSMF, p. 82).
Certes, son propre chemin, le Père d’Alzon ne l’a jamais vraiment
raconté. Pourtant, sa démarche, rapportée ici ou là peut se résumer en six
grandes attitudes (cf. À la suite du Christ avec Emmanuel d’Alzon, collection
« Vienne ton Règne », octobre 2007) :
- laisse
le Christ se former en toi,
- revêts-toi
de Jésus Christ,
- creuse
ses mystères,
- scrute
ses faits et gestes,
- connais-le
pour l’aimer,
- donne-toi
tout entier.
Ces étapes ont été proposées largement à tous les laïcs qui ont voulu
prendre le chemin de la découverte de la spiritualité assomptionniste. Un
chemin de vie qui reste à emprunter pour que « vienne son Règne ».
Laïcs assomptionnistes, que voulons-nous ?
Nous voulons cheminer avec les religieux pour construire une véritable
alliance en développant l’accueil et le soutien des uns et des autres, dans le
respect de nos différences en vivant les quatre dimensions du charisme de
l’Assomption :
- la vie
fraternelle ;
- la
prière ;
- la
formation et la réflexion commune ;
- la
mission au service du Règne.
Nous voulons incarner ce charisme dans nos différents lieux de
vie : famille, travail, paroisse, société civile. Avec les laïcs proches
de ces congrégations, nous voulons des liens de proximité, en France et dans le
monde.
Avec les religieux, répondant à un appel, nous voulons partager l’idéal
du Père d’Alzon, dans la spécificité de notre vocation de laïcs : être
acteurs « là où Dieu est menacé dans l’homme et l’homme menacé
comme image de Dieu » (Règle de vie de la Congrégation des Augustins de
l’Assomption, § 4).
Notre chemin d’Alliance
Notre façon de vivre le chemin d’alliance avec les Augustins de
l’Assomption connaît différentes formes selon les étapes déjà parcourues et la
démarche poursuivie par chacun, à son rythme ou selon la grâce reçue,
engagés ou non. Ce chemin des laïcs, soutenu par les religieux assomptionnistes
veut se déployer dans les quatre dimensions du charisme de l’Assomption.
Les laïcs assomptionnistes peuvent constituer, quand le contexte s’y
prête, avec d’autres laïcs, des assemblées pour entretenir l’esprit de
l’Assomption. Ces groupes se retrouvent localement ou régionalement, si
possible avec la participation de religieux assomptionnistes. Ils veillent au
lien avec les communautés locales.
Une vie fraternelle
·
Comme laïcs assomptionnistes, avec nos frères
Augustins de l’Assomption, nous sommes appelés à vivre une vie de fraternité
accueillante, ouverte à la diversité, capable de promouvoir et d’augmenter la
puissance des dons de chacun, et favorisant l’écoute.
·
Nous vivons un style de relations simples,
conviviales, vraies, qui amène à resserrer nos liens, selon l’esprit de famille
traditionnel à l’Assomption en utilisant tous les moyens de communication
adaptés à notre temps : rencontres, mais aussi Internet, bulletins
d’informations, relais de prières, etc.
·
Nous vivons cette relation au sein de la famille
où nous sommes nés, dans nos états de vie, dans la famille que nous avons
fondée, dans notre travail, dans chacun de nos lieux de vie. Nous avons le
souci de nous enrichir des grâces que ces communautés naturelles nous proposent
et de leur faire profiter des découvertes qui seront les nôtres comme laïcs
assomptionnistes. Nous veillons à ce que nos engagements au sein de
l’Assomption soient compris et appréciés par notre conjoint et notre famille si
ceux-ci ne peuvent ou ne veulent pas suivre notre chemin.
·
Cellule d’Église, chacun de nos groupes
s’efforce de vivre « d’un seul cœur » (Ac 4,32. Cité
dans la Règle de Saint Augustin, I,2), un partage de foi, de
vie de prière à la lumière de la Parole, selon un rythme décidé en commun qui
permette de véritables échanges.
·
Par notre apprentissage à mieux vivre l’amitié,
la prière, la solidarité, à l’intérieur du groupe, dans l’Église et autour de
nous, nous voulons témoigner d’une Église proche de l’homme. Notre amour de
Dieu et des hommes s’éprouve et se révèle dans la vérité de nos relations.
·
Nos groupes veulent partager les joies et les
espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de notre temps, surtout les
pauvres et de tous « ceux qui ont faim et soif de
justice » (Mt 5,6).
Une vie spirituelle
·
Laïcs assomptionnistes, nous nous reconnaissons
comme des « boiteux », pour reprendre l’expression de Saint Augustin : « Il
vaut mieux marcher en boitant dans la voie, que de marcher d’un pas ferme en
dehors de la voie » (Sermon CXLI, 4).
·
Comme le Père d’Alzon, homme de foi, nous
reconnaissons la nécessité de la prière. Elle nous ouvre à l’action de la Grâce
de Dieu. Elle est source toujours renouvelée de notre action quotidienne sous
l’impulsion de l’Esprit Saint qui nous donne la force d’étendre le
Royaume en nous et autour de nous.
·
Notre vie de prière, inspirée par celle de
l’Église, se nourrit quotidiennement de la Parole de Dieu. Nous privilégions,
quand nous le pouvons, l’eucharistie.
·
Nous reconnaissons l’action de Dieu dans nos
vies et nous portons un regard positif sur le monde, sur notre lieu de vie, sur
notre famille naturelle et sur nous-mêmes.
·
Avec le Christ, la Vierge Marie tient une place
privilégiée dans notre prière, comme Mère du Seigneur.
·
Répondant à la promesse du Christ : « lorsque
deux ou trois personnes s’assemblent en mon nom, je suis au milieu
d’elles » (Mt 18,20), chacun de nos groupes sait trouver le
rythme de prière, d’approfondissement de la spiritualité de l’Assomption et de
partage de la Parole qui lui est bénéfique, tout en participant autant que
faire se peut, à la retraite annuelle pour les laïcs et les religieux. Il a le
souci que chacun de ses membres puisse, selon l’étape de son cheminement,
trouver la nourriture dont il a besoin pour marcher sur ce chemin de vie.
Une vie de recherche et de formation
En nous attachant à mieux connaître la spiritualité de l’Assomption,
nous, laïcs assomptionnistes, cherchons à enraciner notre histoire spirituelle
dans le charisme de la congrégation des Augustins de l’Assomption, en faisant
référence à son fondateur, le Père d’Alzon et son inspirateur saint Augustin. Par
cette démarche de formation, nous voulons que ce chemin de vie dans lequel nous
sommes engagés soit un chemin de croissance :
- dans la
foi et la connaissance de la Parole de Dieu ;
- dans la
connaissance, l’intelligence et la mise en pratique des valeurs du
charisme de l’Assomption comme l’esprit de famille, la fraternité, la
charité, l’audace ;
- dans la
dimension fraternelle ;
- dans la
compréhension du monde en vue de notre participation à l’avènement du
Règne de Dieu.
Une vie de mission et de service apostolique
Comme laïcs assomptionnistes, nous nous attachons à travailler selon
notre vocation à l’avènement du Règne de Dieu en nous et autour de nous. Quels
que soient notre âge, notre santé, nos talents, notre profession, nous voulons
devenir des ouvriers du Royaume, à la suite de Jésus Christ.
« L’esprit du fondateur nous pousse à faire nôtres les grandes
causes de Dieu et de l’homme, à nous porter là où Dieu est menacé dans l’homme
et l’homme menacé comme image de Dieu. Nous avons à faire preuve d’audace,
d’initiative et de désintéressement, dans la fidélité à l’enseignement et aux
orientations de l’Église » (Règle de vie de la Congrégation des Augustins de
l’Assomption, § 4).
Nous voulons œuvrer à un monde plus solidaire en nous engageant auprès
des victimes de la pauvreté et de l’exclusion afin de faire advenir le monde
fraternel qui respecte la dignité de chacun.
Nous cherchons à traduire cette attention dans des engagements
concrets, dans les œuvres de l’Assomption ou dans nos milieux de vie. « Toutes
nos activités seront animées d’un esprit doctrinal, social et
œcuménique » (Règle de vie de la Congrégation des Augustins de
l’Assomption, § 16).
Nous cherchons à devenir les disciples du Christ auxquels il pourra
dire un jour : « J’avais faim. Vous m’avez nourri. J’avais
soif. Vous m’avez donné à boire. J’étais un étranger. Vous m’avez ouvert votre
porte. J’étais sans vêtements. Vous m’avez vêtu. J’étais malade. Vous avez
veillé sur moi. J’étais au cachot. Vous êtes venus me voir » (Mt
25,35-36).
Chacun poursuit ses engagements familiaux et ecclésiaux là où il se
trouve. Une mission particulière peut lui être confiée par l’Assomption d’un
commun accord. Nous nous rendons disponibles à la communauté ecclésiale locale,
manifestant ainsi que le charisme de l’Assomption est au service de l’Église.
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